Hell, de Lolita Pille
Junk book. Cent cinquante pages digérées en moins de deux heures. Fast reading. Ca assouvit l'appétit de lignes sur le moment, et à peine refermé, on se rend compte que l'appétit est toujours là, à peine émoussé.
C'est vain, c'est creux. Superfétatoire. Triste petite fille riche, incapable d'aimer, mais qui aime quand même et ne s'en remet pas.
Le ton est à la surenchère. De marques, de débauche, de décadence. Nous sommes l'élite, tremblez communs, nous ne sommes beaux qu'à voir. Que vos rêves de meilleur soient heurtés par notre déchéance.
Peut-être, oui, peut-être. Un monde et ses réalités. L'ennui et la solitude. Manque le ton. Manque l'ambiance. Manque la glace dérangeante d'une fin de partie assumée. Manque la plume.
Bret Easton Ellis (Zombies, Les lois de l'attraction) ne cherche pas la provocation. Il ne cherche pas à nous étourdir sous le luxe ostentatoire des suicides programmés. Bret Easton Ellis est un écrivain quand Lolita Pille, depuis son nom déjà, n'est qu'une adolescente persuadée que ses frasques nocturnes sont de la matière suffisante à littérature.
Reste un diffus embarras gastrique, de vagues images de stupre doré, d'hésitantes pensées sur la vacuité du vide, qui se dissiperont avec le prochain café ou la prochaine clope.
Pourquoi ne suis-je pas étonné qu'on en ait fait un film ?