Un jour IL m'a offert un billet de train sans arrêt, ni terminus ... Je l'ai pris seul sans lui lâcher la main ... par Djimi
<p><p>A moi, IL a agité sa queue sous mon nez, à un autre, IL s’est m</p></p>
A
moi, IL a agité sa queue sous mon nez, à un autre, IL s’est masturbé en
le regardant nu, puis un autre s’est vu caresser par LUI aussi, même si
IL n’a jamais été le même individu.
LUI on ne le revoit jamais
plus, mais il est toujours là, toute la vie : il est celui qui t’a
montré le jour sous son angle à lui.
Quand tu es gosse, tu ne sais pas, alors tu crois.
Quand
tu es adulte, tu crois toujours. Rares sont ceux qui LE laissent
derrière eux pour suivre leur propre chemin. Pour prendre un autre
train …
Tu es adolescent. Tu découvres les femmes, leur sexe, leurs rêves …
Parfois,
tu ne peux même pas espérer avoir accès à ces rêves, qui ne sont pas
les tiens, qui sont loin des tiens, si tu en as vraiment …
Souvent même, tu te demandes pourquoi ces femmes sont si plates, si peu membrées …
Tandis
que coucher avec un homme, c’est autre chose : son odeur, les poils, et
cette façon d’être un peu comme toi : ce serait tourner autours de SA
queue. Ou de la tienne, au final …
Puis avec les femmes, cela
t’arrive de ne plus savoir qui est l’homme, qui est la femme. Un chassé
croisé où tes pensées s’emmêlent, se croisent, se perdent …
Au final, tu es souvent seul. Très seul …
Tu
ne veux pas faire mal quand tu as mal. Tu ne veux pas te faire mal
aussi. Tu voudrais souvent LUI faire mal pour ce qu’il t’a ancré. Mais
c’est à tout jamais impossible. Tu penses agir mais c’est une fuite,
c’est comme si tu guidais ton train, à pleine vitesse, sur une mauvaise
voie …
Alors tu prends un chemin, puis un autre, toujours de
nouveaux tandis que, seul, tu es toujours là, en toi, chez toi souvent,
sans bouger, à toujours espérer …
Des fois espérer te semble si illusoire que tu refuses l’idée de courage.
Et
tu te relèves car vivre, même avec ses côtés futiles, c’est toujours
mieux que de ne pas vivre du tout, tu y trouves toujours de bons côtés,
ne serait-ce que fumer une clope en avalant un bon café, des moments
simples, des moments doux. Et calmes aussi …
Puis apprendre à te
socialiser, c’est aussi confronter tes échecs et tes succès : ça permet
d’échanger et de relativiser cette solitude. Puis ça te calme encore …
Mais souvent SES signes distinctifs te lancent parfois des appels morbides à un coin de rue,
Dans le regard d’un homme,
Le sourire d’un enfant,
Une plaisanterie qui se veut innocente,
Mais toujours en toi-même si tu les crois présents :
Ici
& maintenant.
Et, à ce moment, ton long voyage immobile, blotti au fond du wagon, se réveille.
Les paysages défilent,
Les regards te dépassent,
Les sourires s’élancent.
Tandis que tu te jettes sur les manettes de la cabine de pilotage pour chercher le frein…