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Zone d'expérimentation
26 décembre 2009

Un jour IL m'a offert un billet de train sans arrêt, ni terminus ... Je l'ai pris seul sans lui lâcher la main ... par Djimi

<p><p><p>A moi, IL a agité sa queue sous mon nez, à un autre, IL s’est m</p></p></p>pedo_1


A moi, IL a agité sa queue sous mon nez, à un autre, IL s’est masturbé en le regardant nu, puis un autre s’est vu caresser par LUI aussi, même si IL n’a jamais été le même individu.

LUI on ne le revoit jamais plus, mais il est toujours là, toute la vie : il est celui qui t’a montré le jour sous son angle à lui.

Quand tu es gosse, tu ne sais pas, alors tu crois.

Quand tu es adulte, tu crois toujours. Rares sont ceux qui LE laissent derrière eux pour suivre leur propre chemin. Pour prendre un autre train …

Tu es adolescent. Tu découvres les femmes, leur sexe, leurs rêves …

Parfois, tu ne peux même pas espérer avoir accès à ces rêves, qui ne sont pas les tiens, qui sont loin des tiens, si tu en as vraiment …

Souvent même, tu te demandes pourquoi ces femmes sont si plates, si peu membrées …

Tandis que coucher avec un homme, c’est autre chose : son odeur, les poils, et cette façon d’être un peu comme toi : ce serait tourner autours de SA queue. Ou de la tienne, au final …

Puis avec les femmes, cela t’arrive de ne plus savoir qui est l’homme, qui est la femme. Un chassé croisé où tes pensées s’emmêlent, se croisent, se perdent …

Au final, tu es souvent seul. Très seul …

Tu ne veux pas faire mal quand tu as mal. Tu ne veux pas te faire mal aussi. Tu voudrais souvent LUI faire mal pour ce qu’il t’a ancré. Mais c’est à tout jamais impossible. Tu penses agir mais c’est une fuite, c’est comme si tu guidais ton train, à pleine vitesse, sur une mauvaise voie …

Alors tu prends un chemin, puis un autre, toujours de nouveaux tandis que, seul, tu es toujours là, en toi, chez toi souvent, sans bouger, à toujours espérer …

Des fois espérer te semble si illusoire que tu refuses l’idée de courage.

Et tu te relèves car vivre, même avec ses côtés futiles, c’est toujours mieux que de ne pas vivre du tout, tu y trouves toujours de bons côtés, ne serait-ce que fumer une clope en avalant un bon café, des moments simples, des moments doux. Et calmes aussi …

Puis apprendre à te socialiser, c’est aussi confronter tes échecs et tes succès : ça permet d’échanger et de relativiser cette solitude. Puis ça te calme encore …

Mais souvent SES signes distinctifs te lancent parfois des appels morbides à un coin de rue,

Dans le regard d’un homme,
Le sourire d’un enfant,
Une plaisanterie qui se veut innocente,
Mais toujours en toi-même si tu les crois présents :
Ici
& maintenant.

Et, à ce moment, ton long voyage immobile, blotti au fond du wagon, se réveille.

Les paysages défilent,
Les regards te dépassent,
Les sourires s’élancent.

Tandis que tu te jettes sur les manettes de la cabine de pilotage pour chercher le frein…

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Commentaires
D
Que ce ne soit pas un blog de critique de film n'empêche pas de s'exprimer sur la question ...
G
Wouah ! Ça prend les tripes ce truc ! Ce n’est pas facile à lire parce que le style n’est pas fluide mais un cri, est-il fluide ? Ouai ! J’ai vécu ce texte comme un cri, j’en ai encore les oreilles qui bourdonnent. J’ai dis ce truc en parlant du texte parce que je ne sais pas comment le catégoriser ! C’est peut-être juste un Cri et la forme littéraire qui irait le mieux serait un slam ! Mais pas de Laurent Ottogali dit avec une voix éraillée et monocorde ! Mais plutôt un texte hurlé par Joey Starr ! <br /> <br /> En tout cas Djimi, j’aime bien la voie que tu as prise et ton texte est fort !<br /> <br /> Maintenant je vais lire les commentaires et je rajouterai peut être autre chose !<br /> <br /> Ah ! merde, il semblerait que j’ai raté une version mais que j’ai eu droit à celle plus abouti ! Qu’est-ce que les conseils de D’autres sont de bons conseils ! Il est fort ce Monsieur !<br /> <br /> J’ai souri de lire que Laurent Ottogali était cité alors que j’en parlais moi-même ! Mais moi je parlais de sa diction plus que de la qualité de son écriture qui est indéniable mais ça m’a fait sourire tout de même.<br /> <br /> Donc j’ai relu ton texte une seconde fois vu qu’il fait partie des commentaires et je trouve que cette impression de cri que j’ai eu à l’écoute de ma première lecture à voix basse, vient de l’utilisation des majuscules ! Je l’ai lu la seconde fois plus doucement et j’ai trouvé toujours ce texte très fort !<br /> <br /> Dernière chose : Ce film de Gregg Araki… quel bijou, quel claque ! C’est dommage qu’ici ne soit pas un blog de critique de film parce que j’aurai beaucoup à dire sur cette merveille...
M
J'ai trouvé ce texte assez « fort » parce qu'il exprime, de manière à la fois directe et profonde, l'expérience de cette intrusion et de la marque qu'elle laisse. « Expérience », dans le sens des impressions, des éprouvés ressentis sur le moment, et de ceux qui restent, qui hantent ; cette sorte de rémanence perturbatrice que le passage dans le monde des adultes ne parvient pas toujours à transformer en quelque chose de dérisoire.
D
(la fin de ton texte, veux-je dire)
D
Non, je me dispense, les curieux liront l'échange pour comprendre.<br /> Et une illustration ... ouch ! Vraiment superbe.<br /> <br /> Quant au texte de L.O. que dire sinon qu'il sait sacrément écrire ce monsieur.<br /> <br /> Par contre, je trouve la fin autrement plus aboutie dans cette version.
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