[HS] Vénus et coutumes, ou le formatage de gisquettes, par Erick G

A vous les belles dames empressées de formater
Ce corps si singulier à l’annonce de l’été
Daignez écouter l’avis peut-être éclairé
D’un passionné qu’exalte votre diversité

Quel apaisement aurais-je à mouiller dans vos ports
Pauv’marin de la vie en quête de réconfort
Si au lieu de l’amarre de vos bras authentiques
Je n’avais que l’espoir d’une étreinte famélique

Que seraient mes esthètes errances par les rues
Si mes yeux n’y voyaient que des étalons-culs
Tant plats qu’ils ne feraient de vos galbes ondulants
Guère mieux qu’un poème triste et sans rebondissement

Quel plaisir éprouverais-je à l’heure de la tétée
Si les femmes ne m’offraient que des pommes à croquer
Quand Nature n’a conçu d’assez sublimes fruits
Qu’on leur puisse comparer votre gorge jolie

Quel goût trouverait ma langue avide à soudoyer
Les lèvres incarnates entre vos jambes nichées
Si une tendance imbécile, toison ne résumait
Qu’à la piètre luxuriance d’un étique trait

Je vous en prie, mesdames, entendez ma supplique
Vous dont la vie n’est que régime et gymnastique
Salons de beauté ou conseillers diététiques
Liposuccion, lifting et chirurgie plastique

Le temps donnera raison aux femmes atypiques
Car Saturne se rit bien des canons esthétiques
Contrairement, c’est heureux, à la mode, elle, inique
Et Mort ne vous conçoit qu’en un modèle unique.

Comments

[Erick]

c'est vrai que je ne pense pas à l'hémistiche. Quant à l'autre phrase, j'ai remplacé "mode" par "tendance" pour éviter la répétition. Mais "vent" serait un bon compromis pour récupérer le nombre de pieds. L'intro, n'est pas définitive, je la retouche régulièrement mais n'ai pas encore trouvé une tournure qui m'aie satisfait.
Merci pour vos commentaires.
Bienvenue à Alfred.

[d autres]

Bon, Erick, faut qu'j'te dise. D'accord, c'est une exhumation, mais quand même. D'accord t'as du Brassens dans les veines, mais quand même. D'accord tu nous emmènes en sensualité vers des rimes délicieuses au message irrésistible. D'accord tu nous sors chaque fois de petits plaisirs de lectures. N'empêche.
L'hémistiche, mon ami, l'hémistiche !!
Autant on peut s'accommoder de chercher un peu les élisions de syllabes pour trouver l'alexandrin dissimulé, autant on ne peut rien faire contre l'hémistiche piétinée, de sorte que la conjugaison des deux empiète un peu sur le plaisir de la lecture, notamment ici.
Exemples illustratifs : "daignez écouter l'a-vis peut-être éclairé" ; "si un' tendanc' imbé-cil' toison ne résumait" (tiens, d'ailleurs, là, rien à faire, un pied en trop).
Je tenais à le dire. Ne serait-ce que pour sortir de l'extase béate.



Et salutations conquises à Alfred qui signe par ce commentaire versificateur une entrée remarquée en Zone d'expérimentation. Bienvenue à toi.

[Alfred]

Epris de cette beauté
Qu'ici vous décrivez,
Fruit exquis d'une romance épistolaire
Extase charnelle parfois vulgaire,
Sublimée par nos maux inspirateurs
Attractions parquées de non sens
Expressions grâce à vous Libérateur
Par celle qui taille, de guêpe et plus encore
Jouant de cet instrument qu'est la langue
N'ouvrant sa bouche que pour mon plaisir
Buvant mes paroles comme cette première fois
Où se sont rencontrées nos lèvres
Mouillées chacune d'effluves diluviennes !


Pardonnez ce commentaire qui par leur absence
Ne rime à rien à cause de l'indécence
Que vous générez chez celle agenouillée
De vous à moi au sens figuré
Recevant de vos maux pure jouissance
Grâce à leur portée sur ses sens !