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Zone d'expérimentation
6 juillet 2009

Des attributs du héros en milieu rural 3/3, par d'autres

<p><p>Son cœur s’est arrêté de battre un beau matin, ou peut-être une</p></p>

WhatHeroe291_20081209_103730

Elle, elle lui en veut pas. Elle est comme ça. Elle sait qu’il a pas le droit de l’approcher depuis cette histoire, mais elle dit rien quand il l’accompagne à la descente du car. L’essentiel c’est que personne d’autre le voit. Alors il se cache dans les goyaviers, sur le bord de la piste, jusqu’à ce que la route soit plus visible. A partir de là, ils ont un petit moment à eux, avant que le toit du carport apparaisse derrière les collines, signifiant la fin de leur entrevue. Et ils discutent. Elle lui raconte son travail à Koné, le dernier film avec Leonardo di Caprio, le concert des Trois Petits Cochons au Tumbala Café, son envie de changer sa couleur, sa dernière descente à Nouméa. Ses amoureux. Et il encaisse. Ça lui fait mal de la savoir embrasser d’autres gars, ça lui fait encore plus mal quand ils la rendent triste, mais il encaisse. Il enregistre. Se promet qu’il leur fera un sort s’ils vont trop loin. Après tout, c’est un super-héros, c’est l’Overman. Il est le bras de la justice. Surtout si ça concerne la jolie Josie. Alors il lui parle de Superman, de Captain America, du Shadow, de Spawn, pour la mettre sur la piste, pour l’aider à deviner qui il est vraiment. Ça la fait sourire, c’est déjà ça.

Des fois il se demande si leurs enfants auront aussi des superpouvoirs. En principe oui, il suffit de regarder Mr Fantastic et La Femme Invisible, Madelyne Prior et Cyclope ou Vif-Argent et Crystal. Sauf que dans ces cas les deux ont des pouvoirs, alors que Josie, c’est pas sûr. Mais ça, il évite de lui en parler, il ne voudrait pas qu’elle s’inquiète dès maintenant. Après tout c’est pas évident de se dire qu’on va donner vie à quelqu’un de spécial et ce sont pas les parents de mutant qui diront le contraire. Ou alors il faut avoir un cœur de pierre. Comme sa mère ou les parents d’Iceberg. Mais Josie a rien à voir avec eux. Le seul hic, c’est que pour l’instant il sait pas comment on fait. Et quand il demande au vieux Raymond, il se marre en lui disant qu’il a pas l’âge pour ces conneries. Il se rassure en songeant que Josie, elle, elle doit savoir, avec tous les garçons qu’elle connaît. Puis c’est une femme. Toutes les femmes savent comme on fait.

Peut-être qu’elle va lui dire à son prochain anniversaire, d’ailleurs. Hier elle lui a dit que puisque c’était comme ça, elle allait faire de lui un homme, vu que sinon aucune fille se déciderait. Que ce serait son cadeau d’anniversaire. Un cadeau secret. Tu parles que ça lui parles, ça, un cadeau secret. Si c’est pas un vrai truc de super-héros. Par contre elle a bien précisé qu’elle le ferait qu’une fois. Elle a insisté pour qu’il promette que ce serait tout. Il a promis. De toute façon ça lui paraît évident, on devient un homme qu’une fois. Ça sert à rien plusieurs fois. C’est comme avoir plusieurs fois un même pouvoir. Et puis si ça se trouve, devenir un homme, devenir une femme, c’est du pareil au même, tu sais comment on fait les bébés en même temps. Puis sinon ben il lui posera la question, subtilement. De manière générale. Pour pas l’effaroucher.

Ce qui est sûr, c’est qu’il a sacrément hâte d’être à son anniversaire. Le plus beau qu’il risque d’avoir eu en trente ans.

Illustration : WhatHeroes291, sur ReadersDigest

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Commentaires
G
Je me rends compte que je suis muet sur ce blog depuis bientôt bien trop longtemps ! J'ai un avis et je veux le crier à l'ensemble du monde! Mon avis vous indiffère, peu m'importe, je vais crier très fort! <br /> Ah Ah AH AH ! (rire de super vilain)<br /> <br /> J'ai beaucoup aimé ce texte. Je ne l'ai trouvé en rien scabreux, mais au contraire très tendre.<br /> J'aime beaucoup le développement des super-pouvoirs, avec une préférence pour les voyages temporelles. L'idée est très chouette...<br /> L'univers geek est là aussi avec les multiples références au différents comics...<br /> Au début, et j'en ai parlé de vive voix, déjà, je ne trouvais pas le décors assez vivant, juste une carte postale en "blue screen". <br /> Et la troisième partie est arrivée et dans cette dernière, on sent vraiment la Calédonie.<br /> Un texte d'excellente facture, pour un thème exploité par chaque partie d'un angle bien à lui !<br /> Le pied !!!
D
Rassure toi ! ça transparait totalement dans l'histoire de Jipé !
D
(merde, j'y songe, pas réagi sur la note d'intention de totaür)
D
Double bonne nouvelle ! RKR est dans la place, et en plus il se fend d'un commentaire. Thanks mate (j'ai bon là, Gwen ?)<br /> <br /> Et pas mécontent que ça rende mieux qu'une histoire de pauvre bouseux, breton de l'enfer.<br /> <br /> Note d'intention :<br /> L'envie d'écrire l'histoire d'un fan de comics qui se prendrait pour un super-héros. A partir de là, guère de possibilités. Un enfant ? Un geek trentenaire collé à sa machine quand il ne relit pas l'épisode 1 du Surfer d'Argent ? Finalement ce sera un hybride des deux, un enfant-adulte, un simplet à qui on laisse croire en la réalité de ses délires.<br /> Quant à sa sexualité. Inexistante, bien sûr. Le choix du trentenaire de préférence à l'enfant aura facilité la préoccupation, puceau, cela va de soi, on ne peut se préoccuper de tout à la fois, encore moins avoir une perception juste de la sexualité quand on fait son éducation avec les prudes Marvel et DC dont les filles à gros seins restent définitivement des images de fantasme, sans avoir elle-même de sexualité. Un monde d'enfant fait de traits excitants voire érotisants (Witchblade, the Darkness, DV8, Gen13 et autres titres de la maison Image). Mais une sexualité inexistante biaisait par trop le sujet. Autant donc songer au passage de l'inexistant à la découverte.<br /> Pour ce qui est du calédo-calédonisme, il était à l'origine question de la difficulté de trouver un senseï dans le Massif Central. J'ai pris conscience de ma méconnaissance de la zone quand il a été question de nommer la foire à la brocante où notre héros trouve sa collection de comics. Et plutôt que de faire dans l'approximatif en mixant la foire du canal Saint-Martin de Rennes et Clermont-Ferrand, faute d'accès Internet au moment de l'écriture, j'ai fini par me rabattre sur la Calédonie, pas mécontent en fait de me risquer un peu à jouer du pays. Le boulanger est donc devenu le magasin chinois, le blé est devenu le miel de niaouli, le reste à l'avenant. Au risque d'abuser du calédo-calédonisme (oui, j'aime ce néologisme) reproché à Gwen. Bah ...<br /> Pour le reste, il ne s'agit que d'étaler de la culture comics à tout va, par le biais d'un ton naïf et légèrement enfantin, de sorte que Jean-Pierre, malgré ses habitudes parfois inquiétantes, apparaisse comme le gentil garçon qu'il est, le genre de gars à qui on pardonne en souriant d'être complètement à côté de la plaque.
D
Au final, j'aime beaucoup cette poésie qui ressort de plus en plus nettement tout au long du texte pour en arriver à cette fin attendrissante et fraiche. Ca fait du bien car c'ets drôle et mignon. Et le ton colle parfaitement au récit. <br /> <br /> Encore une fois, très belle intégration des couleurs locales :)
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